Cette visite commence un samedi après-midi au cœur du grand atrium. C’est propre, quasiment vide et ça sent encore le neuf… Le bâtiment a été inauguré en septembre 2022. Il n’a qu’une seule petite année au compteur. Aux dires de notre guide, même les employés n’y ont pas encore totalement fait leurs marques. « Il faudra du temps avant de ressentir ici la même magie qu’à l’ancienne tour », dit-il en humant l’air.

D’ailleurs, on l’aperçoit à travers l’immense mur de verre : l’ancienne Maison de Radio-Canada, un gratte-ciel brun de 25 étages construit au début des années 1970. À l’ère de la télévision numérique (et des compressions budgétaires), cette tour était devenue trop vaste pour les opérations.
Les besoins ont beaucoup changé. Au final, relativement peu d’émissions seront tournées dans ce nouveau bâtiment. Il y a longtemps que des sociétés de production externes (les Aetios Productions, Attraction et Zone 3 de ce monde) et des studios privés d’enregistrement ont pris la relève de la production « à l’interne ». De plus, avec la technologie IP, Radio-Canada peut désormais diffuser sans problème à partir d’emplacements en dehors à son édifice.
Cela dit, des plateaux, il en reste quand même plusieurs!

Le studio A, le plus grand, sert pour des émissions devant public comme Tout le monde en parle, Les enfants de la télé et Au suivant. Héritié désigné du mythique studio 42, il est conçu pour être très modulable afin de permettre des changements rapides de décor.
Tout près, il y a son petite frère, le studio B. L’émission Dans l’œil du dragon occupait ce plateau au moment de la visite.

Une importante superficie de l’édifice est utilisée par le service de l’information de Radio-Canada. ICI RDI y produit quasiment toute sa programmation. Le studio D, celui utilisé entre autres par 24•60 avec Anne-Marie Dussault, arbore la palette bleu-blanc-bois qu’on peut apercevoir dans plusieurs émissions de la chaîne.

Dissimulée derrière le bureau ovale blanc et laqué, une bonne vieille imprimante peut fournir des textes en format papier à l’animateur en cas de pépin technique… En temps normal, le texte s’affiche sur le téléprompteur Autoscript de la caméra. « Anne-Marie, regarde la 2 ».

Ces caméras coûtent une fortune. Le bâtiment aussi… Radio-Canada, uniquement locataire des lieux, doit verser un loyer d’environ 2 millions $ chaque mois au promoteur immobilier Broccolini1.
- Vincent Brousseau-Pouliot, « Radio-Canada ne veut pas payer son loyer pour l’instant », La Presse, 11 février 2020. ↩︎